Le mercredi 09 avril 2014, à 18h30 à la Maison des Associations de la Ville de Bourges, l'association France-Israël du Cher accueille Mme Marie-Brunette SPIRE qui animera une conférence littéraire intitulée : "Enfants du ghetto, chronique des Juifs d'Angleterre au XIXème siècle".

Mme SPIRE a traduit de l'anglais et commenté aux éditions LES BELLES LETTRES le livre d'Israël Zangwill : Enfants du ghetto, étude d'un peuple singulier. Paru pour la première fois, en 1892, cet ouvrage valut à son auteur le surnom de "Dickens juif". 120 ans après, le lecteur français peut replonger dans la version intégrale de ce texte qui ressuscite une communauté oubliée.

L'East End à Londres et le quartier de Whitechapel sont demeurés tristement célèbres pour la geste sanglante de Jack the ripper. Pourtant, avant d'être le terrain de chasse de l'un des premiers serial killer de l'histoire moderne, ce quartier de Londres fut, durant plusieurs générations, le point de convergence de la communauté juive de Londres. Chassés lors de la grande peste médiévale, des Juifs trouvèrent en Angleterre un refuge à partir de la fin du XVIIème siècle. Au XIXème siècle, de nombreux immigrants venus d'Europe centrale s'installèrent dans l'East End, avant de poursuivre leurs pérégrinations vers la France, les Amériques ou la Palestine ottomane, ou bien pour poser leur baluchons définitivement. Ils apportaient avec eux la culture des shtetls partagés entre la survivance de cette mémoire et le désir d'assimilation.

A la Belle-Epoque, Israël Zangwill témoigne de leurs vies avec une plume tout à la fois tendre et acérée. C'est une époque charnière où les communautés d'Europe sont divisées entre la fidélité à la Loi de Moïse, l'assimilation, le vent révolutionnaire et l'invention d'un destin au Levant ou de l'autre côté de l'Atlantique. Aujourd'hui méconnu, Zangwill témoigne du peuple désormais oublié des venelles de l'East End où se mêlent l'espoir, la nostalgie et le ridicule. Tout ce qui constitue une vie humaine.