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22 octobre 2021 5 22 /10 /octobre /2021 12:24
Le nouveau rapport du GIEC publié en août 2021 à mis en exergue le fait que les peuples de la terre n'ont plus désormais qu'une faible marge de manœuvre pour agir avec détermination afin de limiter le réchauffement anthropique du climat en dessous de 1.5° et construire des modèles résilients contre certaines dégradations aujourd'hui inévitables du système climatique mondial. Pour se faire se tiendra la COP26, du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, principale réunion diplomatique annuelle visant à concerter les actions des nations en faveur de l'environnement et du climat. Israël y sera présent. Le pays, de par sa situation géographique particulière au croisement de trois continents et cinq zones climatiques distinctes, a dû très tôt faire face à des défis similaires à ceux que de nombreuses nations devront affronter au cours de ce siècle. Mais le pays devrait également faire face à de nouvelles nécessités écologiques. L'Etat et la société civile israélienne se mobilisent aujourd'hui fortement sur ces questions essentielles, l'occasion pour nous d'en faire un petit tour d'horizon.

Dès la période biblique, les Hébreux durent faire face aux défis posés par les conditions climatiques de la terre promise, en mettant en place un système complexe de cultures en terrasses pour éviter l'érosion des sols et de citernes permettant la captation et le stockage des eaux de source et de pluie. La culture juive et ses fêtes se sont organisées sur le rythme saisonnier de la terre d'Israël. Le sionisme, comme mouvement d'émancipation et de retour à la terre, a renoué avec l'environnement naturel de la culture juive et s'est trouvé face aux mêmes défis que les anciens Hébreux, tout en ayant la possibilité d'y apporter de nombreuses solutions innovantes, notamment grâce à son écosystème foisonnant de plus de 1200 start-up actives dans les domaines de l'écologie, de l'énergie et de l'environnement.

Pour pallier au manque chronique d'eau, une réalité qui deviendra bientôt celle de nombreuses sociétés à travers le globe en raison du réchauffement climatique, les Israéliens ont ingénieusement élaboré de nouvelles techniques : désalinisation de l'eau de mer fournissant 80% de l'eau potable israélienne, extraction d'eau potable directement depuis l'atmosphère assurant des ressources hydriques aux communautés les plus isolées, recyclage systématique des eaux usées fournissant 86% de l'irrigation des terres agricoles, dont 80% utilisent un système économique de micro-irrigation au goutte-à-goutte (taftafot), etc.



Profitant de l'ensoleillement de son territoire, Israël a également choisi d'investir massivement dans des centrales photovoltaïques et de s'équiper massivement en chauffe-eau solaires (doodei shemesh). Mais le solaire n'est pas le seul domaine du secteur énergétique dans lequel Israël s'illustre :  osmose à pression retardée pour la production d'électricité en jouant des différences de température entre eau salée et eau douce, stockage d'énergie par accumulation d'air comprimé, captation de l'énergie des vagues marines, mise en place de systèmes d'intelligence artificielle avancées pour une meilleure gestion de l'énergie sont autant de nouvelles voies de diversifications et d'amélioration de la grille énergétique israélienne permettant plus de résilience, d'équité et de durabilité. Enfin, outre l'eau et l'énergie, Israël s'est montré particulièrement créatif dans le domaine de la production agricole et notamment dans la recherche de substituts aux protéines animales, avec la conception de produits cultivés en laboratoire au bilan carbone quasiment neutre.


Chauffe-eau solaires intallés sur un toît en Israël- Image Wikipedia

Cette année encore, les 1 200 startups israéliennes orientées vers le développement durable et la résilience écologique se retrouveront pour présenter leur orientations et inventions au cours de l'évènement PLANETech, rendez-vous annuel des professionnels du secteur des technologies climatiques, le 2 novembre 2021, en parallèle à la Cop26 et avec le soutien du gouvernement d'Israël et de l'ambassade britannique (nation hôte de la COP26). Symbole de l'importance politique et économique de l'évènement et des actions de lutte contre le réchauffement climatique, le sommet sera l'occasion de prises de parole de la part d'Isaac Herzog, Président de l'Etat d'Israël, Tamar Zandberg, Ministre de la Protection de l'Environnement, Idan Roll, Vice-ministre des Affaires étrangères, Neil Weigan, Ambassadeur du Royaume-Uni en Israël, et Dror Bin, Président de l'Autorité israélienne de l'Innovation.
En effet, au-delà des innovations techniques et des développements scientifiques, c'est également en termes d'ambitions de ses politiques climatiques qu'Israël se distingue : le plan national de réduction des émissions carbones adopté par le gouvernement israélien en juillet 2021 a déterminé un objectif de réduction des émissions de carbone de 85% d'ici à 2050 comparé aux niveaux mesurés en 2015, avec un objectif intérimaire de réduction de 27% des émissions en 2030, "une décision sans précédent qui fera progressivement basculer l'Etat d'Israël vers une économie à faible émission de carbone" selon le Premier ministre Naftali Bennet.

Israël a fait de la lutte contre le réchauffement climatique et de la mise en place de contre-mesures visant à en limiter ses effets négatifs l'une des pierres angulaires de sa diplomatie internationale. Tamar Zandberg, Ministre de la Protection de l'Environnement, a récemment eu l'occasion de s'exprimer à ce sujet lors d'une tournée officielle aux Emirats arabes unis et en France. Lors de son allocution à la cérémonie d'ouverture du pavillon israélien à l'exposition universelle de Dubaï, la Ministre Zandberg a rappelé que les accords d'Abraham liant Israël aux Emirats "appellent explicitement les parties à promouvoir l'innovation environnementale pour un développement durable dans la région et au-delà, incluant le possible établissement d'un centre pour le développement de solutions pionnières face aux défis climatiques dans les environnements arides et semi-arides (…) nous visons une coopération régionale élargie, incluant l'achat transfrontalier d'énergie renouvelable et un effort commun pour développer ou adapter de nouvelles technologies climatiques".



A Paris, lors de son allocution durant la réunion interministérielle de l'OCDE, elle a également souligné qu'Israël "malgré sa petite taille, joue un rôle important dans la bataille mondiale contre le changement climatique (…) et était dévoué à la promotion d'une coopération trans-sectorielle et transfrontalière, dans notre région et au-delà, pour résoudre les défis climatiques tels que la désertification, la dégradation des sols, la raréfaction de l'eau et l'insécurité alimentaire (…) pour conclure, le changement climatique n'est pas seulement un défi environnemental. C'est un défi sanitaire, un défi économique, un défi social, une menace pour notre sécurité nationale et la stabilité internationale". Les mots de Madame Zandberg articulent à la fois la gravité du problème auquel doit faire face la communauté internationale, et le sérieux de la prise de conscience de la direction politique israélienne face à ce danger. 


Mais les personnalités politiques, les scientifiques et les entrepreneurs ne sont pas les seuls à avoir l'ambition de participer à la résolution des problèmes causés par le changement climatique et la pollution endémique des sociétés contemporaines. De nombreux israéliens agissent au quotidien pour la protection de l'environnement de leur pays et de la planète dans sa globalité. Signalons ici l'initiative de la militante israélo-nigériane Sharona Shnayder (21 ans), fo-fondratrice et directrice de Tuesdays for Trash, une organisation à but non-lucratif présente dans plusieurs pays, visant à encourager les gens à se réunir une fois par semaine pour mener des opérations de ramassage des détritus abandonnés dans l'espace publique. A terme, la jeune militante environnementale, récemment installée à Ramat Gan, envisage une carrière au sein du Ministère israélien de la Protection de l'Environnement. Elle justifie son ambition par la position éminente d'Israël dans ce domaine. Un exemple parmi de nombreux autres de l'engagement de la société civile israélienne aux côtés des autorités de l'Etat pour s'adapter au réchauffement climatique et protéger l'environnement.
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