Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 20:42

Le 11 mars dernier, l’association France-Israël de l’Indre-Les Amis d’Israël a reçu Théa HERZ à Châteauroux. La conférencière a dénoué devant nous les fils qui constituent l’histoire de Hatikva, l’hymne national israélien.

 

Elle a commencé par brosser, à grands traits, l’existence de Naphtali HERZ IMBER. Enfant prodige, versé dans la lecture des textes sacrés, ce dernier (1856-1909), originaire de Galicie, quitta son pays de bonne heure. Arrivé en Moldavie, il rédigea chez l’érudit Waldberg, à Iasi, un poème intitulé Tikvate (« Notre Espoir »). Arrivé à Constantinople, il rencontra un journaliste anglais, Laurence Oliphant, dont il devint le secrétaire. C’est avec lui et sa femme qu’il se rendit en Palestine, parcourant les villes d’Hébron, de Safed, de Jaffa et de Jérusalem. Au cours de ce séjour, Naphtali HERZ IMBER publia son premier recueil de vers, dont le poème Tikvatenou, qui suscita l’enthousiasme des pionniers du Yishouv.

 

Cet engouement est lié tant aux réminiscences bibliques qu’au clin d’œil à l’adresse des Juifs de la diaspora, et à leur désir profond de retour à Sion.

 

Et Théa HERZ d’évoquer les avatars d’une mélodie, y compris là où l’on ne s’y attendait pas : de la liturgie vaticane du XVIIè siècle –influence de musiciens d’origine marrane s’entend- aux airs chantés dans les synagogues ashkénazes, en Silésie orientale, en passant par : « Ah ! Vous dirais-je maman » de Mozart ou par la « Troisième Rhapsodie » de Saint-Saëns, sans parler des chants interprétés par les plus fameux hazanim des synagogues judéo-portugaises ni des chansons folkloriques slaves reprises plus tard par Smetana dans sa « Moldau ».

 

Que dire, enfin, de l’orchestration de Hatikva qui, après des années de flottement, finit par être imposée par Léonard Bernstein. Ce dernier revint à celle de Molinari, qui eut l’heur de la diriger, le 14 mai 1948, après la déclaration d’indépendance.

 

Toutefois, ce n’est qu’en 2004 qu’elle fut consacrée en tant qu’hymne officiel de l’Etat d’Israël. Pour la petite histoire, disons que ce fut un ministre Druze, Ayoub Kara, membre de la Knesset, qui prit cette initiative. Son grand-père avait vendu à Laurence Oliphant le terrain sur lequel ce dernier avait fait bâtir sa maison de Dayat-Al-Karmel.

 

En tout état de cause, c’est grâce à son ancrage dans l’âme juive qu’Hatikva fut reconnue comme réponse cinglante de tout un peuple à la vision d’Ezéchiel, quand il écrivait : « Nos ossements sont desséchés, notre espoir est perdu » (37 ;11), à savoir : « Notre espoir n’est pas encore perdu ».

 

Bref, le démenti de Naphtali HERZ IMBER aux propos d’Ezéchiel joint à la synthèse mélodique réalisée à partir de traditions diverses justifie le sous-titre d’« Odyssée lyrique » donné par la conférencière au sujet traité. L’argumentation de Théa HERZ, illustrée de documents visuels et sonores, obtint un succès bien mérité de la part d’un auditoire attentif et visiblement conquis.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de france-israel18.over-blog.org
  • : Blog de l'association France-Israël du Cher.
  • Contact

Recherche