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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 22:59

justoneminute.jpgL'ouverture des J.O. de Londres 2012 aura été un rendez-vous raté entre le monde olympique et son histoire. 40 ans, en effet, séparent les olympiades londoniennes de celles de Munich. Celles-ci demeurent tristement célèbres en raison de la prise d'otage et du meurtre de 11 membres de la délégation israélienne par le groupe terroriste "Septembre Noir", dans la capitale bavaroise. Sollicité par les veuves des athlètes et le comité olympique israélien pour observer une minute de silence en préambule des Jeux pour commémorer ce triste anniversaire, le président Rogge, du comité international olympique, a eu cette réponse lapidaire : "Les circonstances ne s'y prêtent pas."

 

Les circonstances se prêtaient-elles, en 1972, à ce qu'un commando d'hommes armés investisse le village olympique de Munich ? Vêtus de survêtements pour ne pas alerter l'attention, ils ont franchi les grilles, aidés par de véritables athlètes qui revenaient d'une virée à Munich, à l'insu de leur délégation. Ces derniers les ayant pris pour des sportifs ayant eu la même idée. Le commando de 8 hommes pénètre dans le bâtiment abritant la délégation israélienne. Un entraîneur et un haltérophile ayant tenté de s'interposer sont immédiatement abattus. Si des membres de la délégation parviennent à sauter par les fenêtres pour s'enfuir, 9 autres demeurent captifs du commando. L'alerte est donnée peu avant 5 heures du matin par une femme de ménage ayant entendu les coups de feu. Alors que la prise d'otages a débuté, en ce 5 septembre 1972, les premières épreuves de la journée olympique, quant à elles, débutent normalement dans les trois heures qui suivent.

 

Le gouvernement de Bavière entend mener personnellement la négociation et refuse l'intervention d'un commando israélien. Les preneurs d'otages refusent l'argent qui leur est proposé et exigent la libération de 234 terroristes détenus en Israël, ainsi que celle d'Andreas Baader et d'Ulrike Meinhof de la Rote Armee Fraktion (R.A.F.). En fin de journée, ils sont exfiltrés avec leurs otages en hélicoptères vers une base de l'OTAN, à Fürstenfeldbruck, où un avion est censé les prendre en charge. Vers 23h00, les terroristes réalisent que la police allemande leur a tendu un piège mais le déploiement objectivement (volontairement ?) insuffisant et désorganisé (absence d'éclairage suffisant, défaut de communication entre les tireurs d'élite) transforme l'assaut en carnage. Un policier est tué d'une balle perdue. Les terroristes font sauter un des deux hélicoptères et exécutent les cinq autres otages dans le second. Sur le tarmac en flammes un échange de tir nourri oppose les terroristes et les forces de police jusqu'à minuit et demi. Cinq des preneurs d'otages ont été tués et trois autres sont arrêtés.

 

Le 6 septembre 1972, une étrange cérémonie commémorative se déroula. Avery Brundage, président du comité international olympique, salua "la force du mouvement olympique". En revanche les noms des 11 athlètes et entraîneurs israéliens ne furent pas même cités. Pire, le 7 septembre, les J.O. reprirent comme si rien ne s'était passé. Lorsque des spectateurs déployèrent une banderole sur laquelle étaient écrits ces mots : "17 morts, déjà oubliés ?", ceux-ci furent expulsés du stade par les agents de sécurité.

 

40 ans plus tard, les J.O. de Londres n'auront pas permis de corriger cette amnésie rapide et subite du comité international olympique. "Les circonstances ne s'y prêtent pas." Elles ne s'y prêteront sans doute pas de sitôt quand, pour s'ouvrir à des Etats méprisant les valeurs fondamentales de l'Olympisme, le CIO bafoue volontairement ses propres règles en permettant de distinguer sur le terrain certains des athlètes en raison de leur religion et de leur sexe. Les J.O. sont devenus le terrain de jeu de ces mêmes Etats ayant transformé l'ONU et son Conseil des Droits de l'Homme en vaste mascarade. Les circonstances ne se prêteront pas davantage à une commémoration grave et émue quand le supposé amateurisme sportif vend son âme au consumérisme en devenant le support des limonadiers et équipementiers sportifs. Business is business ! Ou, comme le dit Avery Brundage, en 1972 : "The games must go on !"

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